Space for Life

Le grand paysage
Depuis plusieurs années, la problématique de l’intégration du paysage sauvage a travers le contexte urbain est l’une de nos préoccupations. Espace pour la vie est un moment privilégié pour poursuivre cette réflexion sur le positionnement du paysage urbain en cette période de transformation des mentalités et de prise de conscience collective de notre environnement.

Notre travail a porté sur la nature et la Ville. La question fondamentale du vivant de la ville, du maintien de la présence forte de la nature dans un milieu reconstruit par l’homme.

La toile de Nichols Canyon, de David Hockney peinte en 1980, fut notre guide et notre inspiration tout au long du projet, le rapport et la tension entre la Ville et la nature est énoncé, elle démontre clairement le caractère accidenté de ce paysage avec ses chemins rabotés, ses lieux escarpés, ses gouffres, ses paysages tout à fait différents et en rupture avec la trame orthogonale de la Ville. De celle-ci nous est apparu la notion de parcours rassembleur qui unifiait tous les éléments distinct de l’Espace pour la Vie, tout en développant un grand jardin sauvage et éducatif sur la biodiversité montréalaise.

Biodôme renouvelé :
Le Biodôme ("maison de vie") occupe depuis son inauguration l'ancien vélodrome des Jeux Olympiques de 1976. Malgré la valeur architecturale de la bâtisse, elle reste partialement cachée de la vue du public. Ainsi, le concours vise a transformer l'expérience des visiteurs tout en tirant du profit de l'enveloppe du bâtiment existant. Une mise en valeur de la spatialité existante devient, donc, point de départ de notre réflexion sur l'avenir du Biodôme.

Notre objectif est de créer un espace où le spectateur vivra l’expérience du monde des divers écosystèmes dans une réflexion singulière qu’offre la migration.

La transparence et la fluidité, thèmes principaux de notre conception s’exprime par la création d’une grande piazza, qui vient dégager l’espace centrale entre les écosystèmes. Lieu de transit et d’animation cette grande place nous oriente vers les différents écosystèmes que nous atteindrons par le biais de sas, les éco-transits, qui introduisent aux différents écosystèmes.

Perméabilité visuelle, chaque environnement est imaginé comme une bulle transparente permettant de maximiser les vues et la lumière naturelle. Perméabilité physique, on passe d’une atmosphère à l’autre de manière graduelle et séquencée.
La Piazza est accessible à partir de l’entrée relocalisée du bâtiment. L’espace circulaire qui ceinture les écosystèmes, complètement dégagé, devient un espace civique qui est mis en relation avec le parvis extérieur

La transition d’un univers à un autre peut s’envisager d’une façon plus franche qu’un simple sas opaque, elle devient un lieu expérimental et sensoriel ou le caractère immersif du parcours sera également induit par sa diversité. La déambulation à travers les écosystèmes avec ses aquariums et ses sombres cavernes, ses sentiers et passerelles au raz de l’eau et niveau de la canopée, plongée dans le feuillage des arbres, et enfin au-dessus de la cime des arbres, baignée de lumière, nous feras vivre une expérience immersive inoubliable où le promeneur pourra être totalement immergé dans ce lieu

Réflexions muséographique et scénographique :
La rénovation du Biodôme vise à rendre la visite plus immersive, introspective et émotive. Elle doit aussi créer plus de sens en s’appuyant sur la notion de migration. La visite doit favoriser in fine une attitude de gratitude envers la Nature, créer un engagement citoyen de préservation et de mise en valeur de la biodiversité. Cela à travers plusieurs thématiques :

- Écouter, pour mieux voir
- Prendre de la hauteur
- Les éco-transits
- La galerie des initiatives positives

Une architecture durable
La prise en considération des différents éléments répondant au développement durable :

- Le site : augmentation des espaces accessible au publics, et aménagement d’un paysage aux abords du site au vue d’un environnement sans voiture agréable au piéton.
- L’eau : objectif réduire (nouvelles installation sanitaire), réutiliser (deux sources disponibles : le rejet du bassin et eaux pluviale)et recycler(utilisation des eaux usées pour l’irrigation des végétaux présents).
- Énergie : Ouverture des écosystèmes aux saisons similaires à celles de Montréal. Utilisation d’une ventilation naturelle. Objectif : des économies d’énergie de l’ordre de 30% à 40%.
- Santé : Optimisation de la filtration de l’air par la mise en place de capteur.
- Matériaux : Utilisation de matériaux qui n’ont pas ou peu d’impact sur la qualité de l’air, mais nous irons encore plus loin en tentant de ne pas utiliser de matériaux ou produits chimiques sur la liste rouge du Living Building Challenge.
- Équité : L’échelle du projet sera humaine et animale, développée en cohérence avec les pétales du Living Building Challenge.